Pour les bouddhistes il y a 6 qualités qui peuvent être développée dans notre esprit et qui sont la base de l’éveil spirituel. Une de ces qualités est « la motivation enthousiaste » aussi appelée « l’effort joyeux ».
J’ai remarqué qu’il y a une petite voix en nous qui a pour fonction de « se plaindre ». Et j’ai aussi remarqué que cette voix se plaint toujours de ce qui est « à l’extérieur ». Elle trouve toujours que « c’est trop dur », que « c’est fatiguant », elle se plaint du temps qu’il fait, elle n’aime pas la pluie, ni le vent, ni le froid, ni la canicule… Elle trouve que le comportement d’untel ou untel « n’est vraiment pas correct », et Dieu sait que cette voix adore véritablement le fait de se positionner « en victime ».
Elle peut aussi se plaindre d’une
douleur ou d’un blocage dans notre corps, et dans ce cas notre propre corps est
perçu par elle comme extérieur…
Cette voix qui se plaint de ceci
ou cela est toujours « grognonne », « bougonne ».
« Certains corps de souffrance sont détestables, mais relativement
inoffensifs, comme par exemple celui d’un petit enfant qui n’arrête pas de
pleurnicher » nous dit E. Tollé, et je pense que cette voix correspond
bien à ce type de corps de souffrance.
Cette petite voix est par-dessus tout MENSONGERE : elle nous dit que la souffrance ne vient pas de nous, qu’elle n’a pas pour origine ce qui est à l’intérieur autrement dit notre propre esprit, mais que bien au contraire c’est notre esprit qui est une innocente victime des circonstances extérieures. Ceci n’est pas la vérité et c’est même le contraire absolu de tous les enseignements spirituels et de la doctrine bouddhiste en particulier. En effet, si le Bouddha admet que les circonstances extérieures ont une influence sur nous et notre ressenti, il affirme que c’est fondamentalement notre propre esprit qui est la racine de toutes les situations agréables ou désagréables dont nous pouvons faire l’expérience.
Je suis en train de réaliser que cette voix est en quelque sorte
infiniment MENSONGERE dans le sens que c’est cet esprit qui se plaint, qui
est en fait le même esprit qui pose les actes négatifs qui sont la racine vraie
de nos souffrances…
En résumé, quand notre esprit
fonctionne dans le mode de « la plainte » tout devient difficile pour
nous, toute situation devient inconfortable. Dans cette situation, il n’y a
aucune chance pour notre esprit de faire l’expérience du bonheur ; par
contre cette petite voix qui se plaint et qui nous rend malheureux fait alors
l’expérience d’une jouissance perverse en renforçant en nous le sentiment
d’être séparé de ce qui nous entoure, autrement dit elle renforce
considérablement l’illusion de l’ego, l’illusion d’un moi séparé de tout le
reste de l’univers.
Cet état d’esprit négatif influence
également notre corps qui devient « lourd » et
« fatigué » : nous n’avons alors plus envie de rien faire,
excepté dormir ou nous couper du réel par le biais de la télévision, ou de
l’alcool, ou autre.
Mais heureusement, il possible de
totalement éliminer de notre esprit cette tendance à se plaindre, et d’y
établir la motivation enthousiaste.
Cela ne peut pas être accompli en un instant, mais progressivement, le point
essentiel étant la vigilance et la « pleine conscience » : quand
nous réalisons que nous sommes notre propre ennemi, que notre propre esprit est
en train de détruire les causes de notre bonheur, alors spontanément cette
attitude négative disparaît et naturellement l’enthousiasme à
« faire » et surtout à « exister » tend à se développer en
nous.